Université Populaire du Travailleur Catalan

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Comment faire reculer les idées d'extrême droite

Contre les idées d'extrême droite : Réenchanter la politique

Essai transformé pour l'Université populaire du Travailleur catalan (UPTC) dont la deuxième conférence a, comme la première, connu, ce vendredi 25 mars, un franc succès.


Affluence, convivialité et réflexion étaient au rendez-vous de cette soirée consacrée à l'analyse de ce qui nous arrive avec cette installation des idées d'extrême droite dans le paysage politique.

Deux universitaires de renom se sont relayés pour nous faire part de leurs travaux sur un phénomène qui n'est pas propre à la France mais qui touche l'Europe et le monde.

Hayot.jpgAlain Hayot, docteur en sociologie et en anthropologie, professeur à l'Ecole nationale d'architecture de Marseille a ouvert le débat en expliquant comment cette idéologie qui promeut le repli identitaire, la vision d'un choc des civilisations, créant de nouvelles formes de racismes, glorifiant la famille traditionnelle, la patrie, la virilité, rejoint les intégrismes religieux. C'est sur le fond d'une déstructuration de la société engendrée par le chômage et la ségrégation que le Front national impose ses fausses évidences, comme, par exemple, l'idée que l'immigration serait une charge pour la société alors qu'elle rapporte bien plus qu'elle ne coûte à la France.Ce qui fait sa force, ce n'est pas celle de ses idées, mais la crise de la politique générée par les déceptions et le déficit d'alternative à gauche.

Sistach2.pngPoint de vue que vient conforter, avec un regard sociologique, Dominique Sistach, docteur en droit public à l'Université de Perpignan. Son enquête sur les abstentionnistes, qui représentent 50 % du corps électoral, fait apparaître que ceux-ci sont peu attirés par les idées d'extrême droite. Lorsqu'on leur dit : « Vous êtes dépolitisés » ils répondent : « C'est la politique qui est dépolitisée ». Ce qui fait défaut en France c'est une polarité claire gauche-droite. La gauche dite « de gouvernement » a fait faillite. Il nous faut réenchanter la politique pour combattre un imaginaire social dominé par la peur et les idées de déclin. Le Front national est faible en ressources et en militants, il n'est fort que de notre insuffisante mobilisation.

Les questions nombreuses et pertinentes qui ont suivi ces exposés ont permis de préciser quelques pistes de lutte. Les jeunes présents dans la salle ont fait entendre tout à la fois leur inquiétude devant une certaine banalisation du Front national parmi la jeunesse et leur détermination à la combattre et à ouvrir des perspectives nouvelles.

 

Le buffet autour duquel nous nous sommes tous retrouvés ensuite était composé de mets apportés bénévolement par les adhérents, de plus en plus nombreux, de l'UPTC, ajoutant aux nourritures intellectuelles celles de la gastronomie et de la fraternité. 

 

 

 

 

 

 

 

 



27/03/2016
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